14 Juin 2010

CoRoT débusque un nouveau Soleil

Depuis 2006, le satellite CoRoT du CNES ausculte les étoiles de notre Galaxie. Et grâce aux données récoltées, une équipe internationale vient aujourd’hui de découvrir une étoile qui vibre de la même façon que notre Soleil.

27 août 2010

Ausculter le cœur des étoiles lointaines…

L’étoile qui fait aujourd’hui parler d’elle se situe dans la constellation de la Licorne, à l’est d’Orion. Sa particularité ? Ressembler à notre Soleil. Ou tout du moins, vibrer de façon comparable. Chaque étoile oscille en effet de façon spécifique et permet aux scientifiques d’en déduire son activité interne.

Le satellite CoRoT du CNES est justement capable de déceler les plus infimes variations d’éclats des étoiles, des baisses de seulement 1/10 000e de la luminosité ! Et ainsi d’accéder à la structure interne et à l’activité d’étoiles très lointaines.

« Cette technique de ‘’sismologie stellaire’’ est aussi très utilisée pour étudier le Soleil : à travers les variations sismiques, on peut connaître par exemple la taille et la vitesse de rotation des différentes couches qui le compose et appréhender ses variations de cycle, » souligne Olivier La Marle, responsable des programmes d'astrophysique au CNES.

Pour la première fois grâce aux données de CoRoT, une équipe internationale – composée de chercheurs français du CEA, de l’Observatoire de Midi-Pyrénées et de l’Observatoire de Paris –, a pu suivre l’activité d’une étoile située à 100 années-lumière de nous. Une activité qui varie dans le temps de façon analogue aux fameux cycles du Soleil. Ces résultats ont été publiés dans le magazine Science.

 

… pour en apprendre davantage sur le Soleil

Le cycle d’activité d’une étoile, au cours duquel sa structure interne se modifie, est directement lié aux modifications de son activité magnétique. Mais les chercheurs ne connaissent pas encore les mécanismes qui régissent ce phénomène.

« Pour le Soleil, on a des hypothèses qui tiennent la route ; on pense notamment que l’activité magnétique est liée à la rotation du cœur du Soleil. Mais on manque de données pour le préciser », explique Olivier La Marle.

Simulation d'une oscillation d'une étoile. Le graphique représente les variations au cours du temps de la luminosité du Soleil. Crédit : Observatoire de Paris/UFE
Simulation d'une oscillation d'une étoile. Le graphique représente les variations au cours du temps de la luminosité du Soleil. Crédit : Observatoire de Paris/UFE

« Maintenant qu’on sait qu’il est possible d’étudier le cycle et l’activité magnétique des étoiles en mesurant leurs variations d’éclats, on va pouvoir exploiter le profil de lumière de centaines d’étoiles, enrichir nos modèles et améliorer nos connaissances dans ce domaine », poursuit-il. Et dans cette quête, CoRoT devrait être épaulé par le satellite Kepler.

L’enjeu est aussi de mieux cerner les effets de l’activité solaire sur le climat de la Terre, et d’améliorer les prévisions du cycle solaire et des orages géomagnétiques, à l’origine d'importantes perturbations sur les réseaux électriques et de communication.

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