16 Décembre 2008

IASI mesure la pollution à l’ozone

L’instrument du CNES, à bord du satellite Metop-A, a permis à des scientifiques français de retracer un épisode de pollution à l’ozone depuis l’Espace. A la clé : l’amélioration des modèles de prévision de la qualité de l'air.
16 décembre 2008

Le spectre infrarouge thermique de la Terre

« C’est la 1ere fois que l’on parvient à extraire à partir de mesures satellitaires, l’ozone présent dans la basse troposphère, entre 0 et 6 km d’altitude, s’enthousiasme Carole Deniel, responsable des programmes de Chimie Atmosphérique au CNES.

La plupart des capteurs satellites ne parviennent pas à le mesurer, car il est masqué par la fameuse couche d’ozone, entre 20 et 50 km d’altitude, qui contient 90 % de l’ozone atmosphérique et nous protège des rayons UV émis par le Soleil. »

Comment une telle prouesse est-elle possible ? « IASI (embarqué en 2006 sur le satellite européen Metop-A) recueille avec précision le spectre infrarouge thermique émis de la Terre, qui est modifié par la présence des différents gaz de l’atmosphère. »

Mais ces données sont encore brutes. Grâce à des méthodes sophistiquées, des scientifiques du LISA* sont parvenus à isoler la signature de l’ozone et la tranche d’altitude à laquelle il est situé. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Geophysical Research Letters.

Améliorer les prévisions de la qualité de l’ai

L’ozone de la basse atmosphère se forme à partir de différents polluants présents sous l’action de la lumière. Il est à l’origine des pics de pollution.

« Nous espérons qu’il sera possible d’intégrer les données IASI dans des modèles opérationnels de la qualité de l’air d’ici à 2010-11 », poursuit Carole Deniel.

Les données de IASI viennent en complément des réseaux sols, principalement situés dans les grandes agglomérations, qui ne permettent pas d’avoir une vision homogène à l’échelle du globe et mesurent surtout la pollution au-dessus du sol (émissions des voitures, industries).

En plus d’une information dans la basse troposphère, elles apporteront des mesures de pollution à plus haute altitude (5-12 km environ), où les mélanges se font à plus grande échelle (intercontinentale, par exemple).

*LISA : Laboratoire Inter-universitaire des Systèmes Atmosphériques, il constitue une unité mixte de recherche Université Paris 7, Université Paris 12 et CNRS (UMR 7583). Le laboratoire est implanté sur les sites de l'Université Paris 7 (Paris Jussieu) et de l'Université Paris 12 (Créteil).

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