27 Décembre 2006

Suivi du paludisme au NigerUn outil particulièrement adapté au terrain

A partir de l’étude pilote Surveillance Spatiale des Epidémies (S2E) ARGOS, 44 balises Argos ont été déployées dans des centres de soin à travers tout le Niger. L’objectif est de recueillir des données médicales auprès des patients qui se rendent dans les infirmeries de brousse. Un an après le démarrage opérationnel du projet, l’heure est au premier bilan.
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Un suivi sanitaire pour une plus grande réactivité en cas de crise

Face au manque de moyens de communications sur le terrain - absence d’électricité, de téléphone et de radio dans certaines infirmeries - l’acheminement des informations médicales au Niger se faisait jusqu’alors très irrégulièrement. Pour obtenir un système de transmission rapide, autonome et fiable, un terminal a été spécialement conçu.
Il se présente sous forme d’un boîtier extrêmement solide, résistant aux contraintes environnementales (chaleur, poussière…) et dont l’usage ne peut être détourné. Il comprend un clavier de saisie, un écran, une batterie électrique de grande capacité. L’information, envoyée de manière sécurisée par les infirmiers, est désormais disponible moins de 2h après sa saisie au Centre de recherche médicale et sanitaire (Cermes).

3 types de données sont récoltées : des bilans hebdomadaires pour suivre l’évolution des pathologies importantes, des alertes ponctuelles et des messages.
« Un des objectifs est d’étudier l’impact du climat sur le paludisme. Mais la surveillance va au-delà. Depuis un an, nous avons eu plusieurs alertes au choléra puis une alerte à la rage. Ainsi que des alertes indirectes, comme des pics de malnutrition » témoigne le Dr Isabelle Jeanne, spécialisée en SIG et télédétection et responsable de l’unité Santé Environnement Climat au Cermes.

« Le système le mieux adapté à la réalité du terrain »

Initialement, le projet S2E Argos, soutenu par le consortium S2E1, a permis l’installation de 4 balises au Niger et 10 au Burkina. Le CNES a assuré la coordination technique de l’étude pilote (2003-2005) et a accompagné le passage vers la phase opérationnelle. Le CERMES et l’IRSS² étaient chargés de la mise en place locale et du suivi durant toute la période, et l'extension au Niger de 40 balises supplémentaires a été possible grâce au financement du Global Fund.

Un an après son démarrage, quel est le bilan ? « Sur le plan technique, tout fonctionne bien et le personnel infirmier formé s’est bien approprié le système » répond Isabelle Jeanne. « Le principal problème auquel nous nous heurtons est le manque de ressources humaines sur le terrain, qui risque de limiter l’usage du système ».
C’est un outil unique à une telle échelle. « Au Niger, c’est vraiment le système le mieux adapté à la réalité du terrain » conclut Isabelle Jeanne, pour qui l’objectif est maintenant de pérenniser le système. La 1e question est désormais de savoir s’il faut augmenter le nombre de bornes au Niger ou étendre le principe à d’autres pays africains.


1 Le consortium regroupe le CNES, MEDIAS, MEDES, CLS, l’Institut Pasteur et l’Ecole vétérinaire de Lyon
² IRSS : Institut de Recherches en Sciences de la Santé

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