27 Décembre 2006

Corot atteint l'âge de raison

3 mois après son lancement, COROT, la mission du CNES dédiée à la sismologie stellaire et la recherche d’exoplanètes, franchit actuellement une étape très symbolique de son existence. C’est en effet dans les jours à venir que l’équipe de projet, qui a veillé sur le satellite depuis sa conception, passera définitivement le relais aux contrôleurs chargés d’assurer le suivi de la mission jusqu’à son terme.
29 mars 2007

Dans les activités spatiales, l’expression « recette en vol » désigne la période de quelques mois suivant le lancement et durant laquelle on surveille l’acclimatation du satellite aux rigueurs de l’espace. C’est l’occasion de vérifier que la plate-forme et les instruments se comportent comme prévu, condition essentielle pour que la mission tienne toutes ses promesses.

Dans le cas de COROT, cette recette en vol a pris fin le 26 mars dernier. A cette date, l’équipe de projet a effectué une dernière présentation des performances du satellite devant le « groupe de revue », composé notamment des équipes opérationnelles qui prendront le relais d’ici à la mi-avril.

Une performance de pointage exceptionnelle

Parmi les excellentes nouvelles de cette fin de recette en vol, on peut signaler la performance exceptionnelle du mode de pointage fin spécialement développé pour COROT. « Nous atteignons une précision de 0,25 secondes d’arc » se réjouit Pierre Bodin, responsable de l’instrument dans l’équipe de projet. « C’est 2 fois mieux que notre objectif initial. »
Pour se faire une idée de ce que représente cette performance, il faut savoir que 0,25 secondes d’arc, c’est à peu près le diamètre apparent d’un cheveu vu à 90 m de distance !

Galerie de portraits des étoiles acquise sur la voie exoplanète de Corot. Animation

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Manuel de l’utilisateur

Pour Pierre Bodin, « la revue de recette en vol consiste à fournir à l’équipe opérationnelle une sorte de manuel de l’utilisateur de COROT. Les contrôleurs pourront ainsi répondre aux attentes des scientifiques sans jamais mettre en péril la qualité des données ou la sécurité du satellite. »
Après cette dernière présentation, le groupe de revue émettra dans les prochains jours un certain nombre de questions auxquelles les équipes de développement devront répondre avant de passer définitivement la main.

« Les experts de l’ équipe de projet resteront naturellement disponibles en cas de besoin ultérieur » précise Pierre Bodin.
Mais il ne s’attend pas à être excessivement sollicité : « Nous laissons aux équipes opérationnelles un bébé qui sait marcher, et a déjà effectué un bon bout de chemin. De leur côté, les scientifiques sont vraiment très contents des données qui s’accumulent depuis le 6 février. Mission accomplie. »

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