22 Juin 2006

Prisma : vers la maîtrise du vol en formation

2 satellites ou plus naviguant à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre… En partageant la charge utile embarquée, ils constituent ensemble un instrument aux performances démultipliées. Le vol en formation ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine des sciences spatiales. Le CNES fait aujourd’hui un pas décisif vers cette innovation majeure en participant au projet suédois Prisma1.
22 juin 2006

Les vols en formation, atout stratégique

Diviser pour régner, c’est ce qui pourrait résumer l’objectif des vols en formation.
Quand la taille d’un instrument, imposée par la précision qu’on en attend, ne permet pas de l’embarquer sur un seul satellite, on distribue les équipements sur plusieurs véhicules dont les positions et les orientations mutuelles sont coordonnées avec une extrême minutie.

On reconstitue ainsi un très grand instrument, par exemple un télescope à très longue focale, ou un interféromètre à très grande base.

La maîtrise du vol en formation est un objectif stratégique du CNES.

Son président Yannick d’Escatha déclare qu’avec Prisma,"le CNES s’engage sur le chemin d'une rupture technologique et systémique majeure qu'est le vol en formation. On peut en attendre des capacités d'utlisation de l'espace considérablement accrues".

Cette innovation ouvre de nouvelles perspectives, tant pour la science que pour les applications au service des citoyens.

Une mission de démonstration, l’observatoire astrophysique Simbol X, est d’ailleurs en cours d’étude.
La maîtrise des technologies du vol en formation donnera au CNES et à l’industrie européenne une position privilégiée dans la conception et la mise en œuvre des futures missions de ce type.

L’engagement du CNES au programme Prisma

Le CNES a engagé sa participation au projet technologique suédois Prisma, destiné à tester en orbite diverses manœuvres et techniques liées au vol en formation et au rendez-vous orbital. Cette mission du SNSB2 mettra 2 satellites en orbite basse terrestre.
Tous 2 seront placés sur la même orbite initale et voleront de concert. Alors que «Main», le satellite principal, effectuera toutes les manœuvres d’approche et d’éloignement, «Target», le satellite cible, plus petit et plus léger, se contentera de suivre la trajectoire impulsée au départ.
La mission Prisma est destinée à valider les algorithmes de guidage, de navigation et de contrôle. Elle devra également éprouver la technologie des capteurs pour le contrôle et le rendez-vous autonome de 2 satellites en formation, ainsi que pour les opérations de proximité, incluant les manœuvres d’approche et d’éloignement des satellites.

Le CNES va embarquer sur Prisma un système de métrologie par radiofréquence pour la mesure des distances et des orientations.
La métrologie radiofréquence est indispensable pour l’acquisition de la formation, la modification de sa géométrie, l’évitement de collisions, la navigation dans la phase de déploiement et le positionnement dans la phase opérationnelle.

Prisma permet aussi de tester un système de micropropulsion à gaz froid qui pourrait constituer une alternative sérieuse aux propulseurs électriques.

Ce programme repose sur des coopérations entre la SNSB, le CNES, l’agence spatiale allemande DLR et l’université technique danoise DTU.

Prisma devrait être lancé au 2nd semestre 2008.


1 Prisma : Prototype Research Instruments and Space Mission technology Advancement

2 SNSB : Swedish National Space Board

Voir aussi