29 Septembre 2004

Les premières découvertes de Cassini-Huygens

Au tout début de l’été, à peine quelques jours après son insertion en orbite, la sonde CASSINI-HUYGENS nous faisait parvenir ses premières impressions du monde de Saturne… Les observations révélaient sous un jour nouveau un système planétaire complexe mais fascinant. Nouveaux satellites, mesures d’une précision jamais atteinte, le premier bilan au bout de quelques semaines est déjà très prometteur…
29 septembre

De nouveaux satellites

Au cours de ses premières orbites, la sonde a pu observer tour à tour les différents satellites de Saturne. Juste de quoi mettre en appétit les scientifiques avant des études plus approfondies qui devraient enrichir nos connaissances sur ces objets et leur histoire.

Dans la ligne de mire des scientifiques, le satellite Titan a par exemple livré quelques informations sur la formation de la brume qui l’entoure. Mais il garde pour l’instant la plus grande partie de son mystère ; les chercheurs espèrent en savoir plus non seulement avec CASSINI mais également avec la sonde HUYGENS, larguée dans l’atmosphère du satellite en janvier prochain.

Au cours de ses 4 ans d’études, l’orbiteur devrait ainsi permettre de mieux comprendre le passé géologique de Rhea, exhibant une surface criblée de cratères, de déterminer de quoi se compose la face sombre de Japet, ou encore de percer le mystère d’Encelade, le corps le plus réfléchissant du système solaire.

2 voire 3 nouveaux satellites de Saturne ont par ailleurs été découverts depuis l’insertion en orbite. Le dernier en date, provisoirement nommé S/2004 S3, a été mis en évidence le 9 septembre à la limite de l’anneau F. Selon le JPL (Jet Propulsion Laboratory, NASA), la découverte d’un 3ème satellite pourrait être confirmée prochainement.

Un examen attentif de l’anneau F a permis de mettre en évidence un nouvel objet appelé provisoirement S/2004 S3, et portant à 3 le nombre de satellites découverts par Cassini depuis son insertion en orbite. D’environ 4 ou 5 km de diamètre, sa nature précise n’est pas encore connue. Crédits : NASA/JPL/Space Science Institute

Une image un peu plus nette des anneaux…

Début juillet, les toute premières observations rapprochées des anneaux de Saturne ont donné des informations sur leur composition. Des résultats qui intriguent la communauté scientifique : alors que les anneaux sont essentiellement constitués de glace d’eau, les observations récentes montrent que l’intervalle entre les anneaux A et B, appelé Division de Cassini, contiendrait plus de poussière que de glace, matériau par ailleurs observé à la surface du satellite Phoebe. Un élément qui alimenterait la thèse selon laquelle les anneaux seraient les vestiges d’un satellite.
En à peine 2 jours, les connaissances des scientifiques concernant les anneaux ont été considérablement améliorées…

Début septembre, la sonde a mesuré la température des anneaux. Les relevés montrent les parties chaudes (environ 110 K soit -163°C) jusqu’aux parties plus froides (70 K soit -203 °C).
Les données de l’instrument CIRS (Composite InfraRed Spectrometer) montrent que les régions opaques comme l’anneau externe A et l’anneau B sont plus froides que les régions plus transparentes comme la division de Cassini et l’anneau interne C. Cet effet avait déjà été prédit, le rayonnement solaire étant plus efficace dans les régions transparentes ou la lumière pénètre mieux.

Dernière découverte en date : un nouvel anneau, d’un rayon de 138 000 km pour 300 km de large qui s’avère être associé au satellite Atlas. Mais il est encore trop tôt pour dire si cet anneau s’étend totalement autour de la planète.

Parallèlement, la sonde européenne HUYGENS a passé avec succès l'un des derniers tests plannifié avant son grand plongeon dans l'atmosphère de Titan...

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