3 Juin 2004

Demeter : début de campagne à Baïkonour

3 juin 2004 Transporté à bord d’un avion Antonov 12, le microsatellite Demeter est arrivé il y a quelques jours à Baïkonour (Kazakhstan), où il a subi ses derniers essais de bonne santé. Plongés dans l'atmosphère d'une ville vouée au culte du spatial, les équipes du CNES et des 2 intégrateurs Latécoère et Soterem préparent activement le lancement.

Essais de bonne santé

Un cube de béton grisâtre placé sous l'effigie tutélaire de Lénine.
C’est ici, au site 42, qu'ont eu lieu les essais de bonne santé de DEMETER, le premier microsatellite de la filière Myriade.

Dans une salle blanche dédiée à l'intégration des charges utiles, les équipes du CNES, de Latécoère et de Soterem se relaient pour vérifier que DEMETER n'a pas "souffert" au cours de son voyage depuis Toulouse et qu’il est fin prêt pour le lancement prévu le 29 juin.
Objectif : valider le bon fonctionnement de l'alimentation électrique, du système de télécommunication, du calculateur de bord, du système de télémesure, ainsi que des différentes instruments de la charge utile.

A l'issue de cette batterie de tests, et une fois le feu vert donné par les scientifiques, DEMETER sera mis en configuration de vol et placé dans son conteneur pour être transféré dans un vaste hangar, à 7 km de là. Les ergoliers de la Snecma pourront alors procéder aux opérations de remplissage de son réservoir.

Planning serré jusqu'au lancement

Ce transfert doit être réalisé au plus tard vendredi 4 juin car le site 42 est alors "réquisitionné" pour l'intégration d'un autre satellite devant être lancé le 10 juin. "Nous sommes un peu le petit Poucet de Baïkonour et nous devons composer avec un planning serré", reconnaît Vincent Dubourg, responsable de la campagne de lancement.

Une fois rempli, DEMETER sera livré à l'autorité lanceur ISC-Kosmotras pour le début des opérations combinées. Le microsatellite sera alors monté sur son système de séparation, composé de microswitchs (interrupteurs commandant la séparation) et de 3 boulons pyrotechniques.
"Ses batteries seront chargées suffisamment pour lui assurer le maximum d'autonomie jusqu'au déploiement du générateur solaire", précise Vincent Dubourg.

Lorsqu’il sera intégré au lanceur, DEMETER sera mis en position "off".

Contrairement à la plupart des satellites, il ne sera relié à aucun système de cordon ombilical permettant de contrôler son état. Commencera alors une nouvelle aventure : celle de la recette en vol.
Le saviez-vous ?
Un ancien missile
La fusée Dnepr utilisée pour DEMETER est un lanceur à 3 étages issus d’anciens missiles soviétiques ss-18 non modifiés. Néanmoins, le 3ème étage est doté d’un nouveau logiciel de vol chargé du pilotage et de la séparation des satellites, qui sont embarqués en grappe sur un plateau.

Pour en savoir plus