« La fin de mission de ce dernier vaisseau cargo constitue une opportunité unique de test de ce type de rentrée. Le CNES a une grande expérience des rentrées atmosphériques depuis la station russe MIR, dans les années 1990 », explique Laurent Francillout, directeur de vol.
Bien sûr, tous les calculs de la trajectoire de l’ATV sont effectués afin d’éviter les zones habitables et le trafic aérien ou maritime, comme l’oblige la loi spatiale française.
La shallow re-entry, une première mondiale
Pour réaliser ces manœuvres, l’ATV-CC a adopté une stratégie de rentrée « à plat » ou shallow re-entry, en anglais. L’ATV a toujours réalisé une rentrée atmosphérique dite « abrupte » ou steep re-entry. Mais cette nouvelle stratégie permettra aux partenaires américains de valider certaines hypothèses de rentrée de l’ISS.
« En commandant une rentrée “à plat”, le vaisseau cargo passera plus de temps dans les couches très hautes de l’atmosphère et nous fournira des données précieuses pour la connaissance de ce type de rentrée », précise Sylvain Delattre, responsable de l’équipe mécanique spatiale.
Pour collecter toutes les informations nécessaires à cette étude, la rentrée sera enregistrée depuis l’ISS par les astronautes et sera également observée depuis la Terre à l’aide de la station de télémesure d’Awarua et de son télescope, en Nouvelle-Zélande. L’ATV-CC recevra aussi des informations inédites pour ce dernier vol puisque l’ATV-5 a été équipé par Airbus Defence and Space de capteurs de température supplémentaires.
L’ATV emporte également trois instruments de haute précision qui permettront d’analyser des paramètres tels que la position, la vitesse ou la pression du véhicule au moment de la destruction : le Reentry Breakup Recorder de la NASA (REBR), la Break Up Camera (BUC) de l’ESA et l’i-BALL de l’Agence spatiale japonaise JAXA. C’est la première fois qu’un tel dispositif d’enregistrement est mis en place.