29 Novembre 2010

L’ATV-4 a « regonflé » l’ISS

C’est comme dans les sub-marins, mais dans l’Espace?!

Pour continuer à être habitable, la Station Spatiale Internationale (ISS) a besoin de maintenir une « atmosphère » et une pression proches à celles de la Terre. Des petites pertes de pression souviennent lors des sorties et rentrées des astronautes (EVA). Il y a également des microfuites, car la station n’est pas totalement et complètement hermétique. L’ATV (Automated Transfer Vehicle) vient de donner un peu de souffle à l’équipage le 12 et le 13 août, grâce à ses réservoirs et lignes de transfert?!

Crédits: EADS Astrium

100 kg d’air et oxygène

L’ATV compte trois réservoirs de type « gaz » :

  • deux contenant 33,3 kg d’air (oxygène et azote)
  • un avec 33,3 kg d’oxygène pur (O2).


Au total, 100 kg de cargaison « gazeuse » sont amenés par Albert Einstein pour faire remonter la pression au sein de la Station. Rappelons que dehors, dans l’Espace, la pression est proche de 0, inexistante?!

Dans l'image, en bleu, les réservoirs de gaz sont visibles avant l'assemblage de l'ATV.

L’ATV est un souffle d’air frais

L’astronaute de l’ESA, Luca Parmitano, a dû s’installer au fond de l’ATV lundi et mardi derniers pour réaliser deux transferts. Aucun branchement n’est nécessaire. Le gaz est directement injecté dans la zone pressurisée et habitée de l’ATV qui communique avec la Station. Luca a donc ouvert les vannes correspondantes, un jour pour l’oxygène et un autre pour l’air (comme l’a fait André Kuipers pour l’ATV3, dans l’image). Le centre de contrôle de Houston et le centre de contrôle de l’ATV à Toulouse (ATV-CC) ont surveillé l’augmentation des pressions.

Mais cette compensation n’est pas la seule fonction du transfert. Le dioxyde de carbone résiduel et la respiration des astronautes peuvent s’avérer dangereux pour la santé. Pour éviter cela, l’ATV vient en support des systèmes de ventilation de l’ISS et renouvèle l’atmosphère respirable de la station.

Pendant le transfert, il faut veiller à ce qu’il y ait toujours une circulation d’air. Pour cela, l’équipage se sert d’un tube de ventilation entre le module ATV et l’ISS. En absence de gravité, cela peut être dangereux de créer des poches de gaz qui ne circulent pas et qui ne se mélangent pas avec l’air existant. Dans le cas de l’oxygène, cela peut déclencher une combustion.

André Kuipers configure le boitier de contrôle de la repressurisation dans l'ATV
Luca Parmitano a realisé la repressurisation de l'ISS grâce au boitier de contrôle de l'ATV, comme l'a fait André Kuipers l'année dernière. Crédits : ESA/NASA

Les chiffres

ATV-CC a suivi l’activité de Luca Parmitano et a vérifié que l’évolution des pressions se déroulait comme calculé par les partenaires.

Lundi 12 août

Tout s’est bien passé pour le transfert d’oxygène. L’astronaute italien a injecté 10 kg d’oxygène et a fait ainsi augmenter la pression au sein de l’ISS de 9,8 mmHg (millimètres de mercure, unité de mesure de la pression).

Mardi 13 août

C’était le tour de l’air. Luca a ouvert la vanne pendant 2 h 30 pour un transfert de 18 kilos et demi d’air correspondant à 13 millimètres de mercure ou mmHg. C’étaient les quantités nécessaires pour se rapprocher d’une pression similaire à celle de la surface de la Terre, c’est-à-dire, 1 bar — oui comme dans la météo —, soit 750 mmHg).

Les tanks de l’ATV gardent toujours de réserves en air et oxygène pour approvisionner la Station si nécessaire.

21 août 2013