19 Juillet 2019

[Lune] D’Apollo au SCO, quand l’espace veille sur la Terre

De la prise de conscience de la singularité et de la fragilité de la Terre au déploiement des programmes d’observation, le spatial est devenu un outil incontournable dans la lutte pour la protection de l’environnement.
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La « bille bleue », image de la Terre prise par l'équipage d'Apollo 17. Crédits : JSC/NASA

En prenant de la hauteur, l’homme a changé son point de vue sur la Terre. Le spectacle du lever de Terre, capturé en 1968 par les astronautes d’Apollo 8, et plus encore la photo de la « bille bleue » prise par l’équipage d’Apollo 17 en vol vers la Lune en 1972 ont montré pour la 1re fois notre planète ronde et bleue dans sa globalité. 

Depuis, tous les astronautes ont vécu cette expérience, que décrivait l’astronaute français de l’ESA, Thomas Pesquet, à son retour de l’ISS, en 2017 :

Quand on prend ce recul formidable que d’aller dans l’espace, on voit la fragilité de la Terre. C’est une oasis dans un océan de rien du tout.

Prise de conscience environnementale

Contemporains des 1res inquiétudes sur l’avenir de notre planète, ces clichés ont sans doute contribué à la prise de conscience environnementale. Ils ont aussi mis en lumière le potentiel que pouvait offrir le spatial dans l’observation et l’étude de la Terre.

Alors que le 1er satellite civil d’observation de la Terre est lancé par les Etats-Unis en 1972, le CNES s’est engagé très tôt dans ce domaine devenu l’une de ses filières d’excellence. Depuis les années 1970, la France a ainsi été partie prenante des grands programmes spatiaux qui ont permis de mieux comprendre les mécanismes environnementaux, comme initiateur, maître d’œuvre ou contributeur : satellites météo (programme de l’ESA Meteosat dès 1977), imagerie spatiale à haute résolution (SPOT, Pléiades), radars altimétriques (Topex-Poséidon, Jason, Sentinel-3). 

Observer et s’adapter au changement climatique

Au fil des ans, les technologies spatiales, de plus en plus précises et perfectionnées, sont devenues incontournables pour prendre la mesure des bouleversements en cours et s’y adapter : 26 des 50 variables climatiques essentielles sont aujourd’hui mesurées depuis l’espace.

Les programmes en développement comme la mission franco-américaine SWOT, la future génération d’instruments météo IASI, les projets MicroCarb sur les émissions de CO2 et Merlin sur le méthane permettront d’affiner encore plus notre compréhension des phénomènes environnementaux.

Coopération internationale

Pour aller plus loin, la France a proposé en 2017, en complément de ces programmes, de renforcer la coopération internationale en mutualisant les données satellitaires et les mesures in situ afin de mieux évaluer les impacts locaux du changement climatique. C’est l’objet de l’Observatoire spatial du climat (Space Climate Observatory – SCO), réunissant 25 agences spatiales et 4 organisations internationales, dont les travaux ont été lancés officiellement au Salon du Bourget 2019.