27 Mars 2018

[NUMÉRIQUE] BASILES, une plateforme de simulation en accès libre

Depuis 2004, le CNES s’est doté d’une plateforme logicielle unique pour développer des simulateurs de satellites. Un outil en évolution permanente dont les possibilités d’utilisation sont nombreuses au-delà du secteur spatial.
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La modélisation du satellite sur un simulateur numérique permet de préparer la mission spatiale Crédits : © Getty Images

Avant tout lancement, la phase de qualification technique et opérationnelle du système spatial permet de tester le centre de commande contrôle du satellite et d’entraîner les opérateurs en conditions réelles. Cette étape incontournable est réalisée au moyen d’un simulateur satellite numérique.

 Le simulateur est un satellite virtuel censé se comporter exactement comme le vrai satellite. Il intègre sous forme modélisée tous les équipements du satellite et son environnement, ainsi que le vrai logiciel de vol.

décrit Frédéric Manon, expert système Bord/Sol au CNES.

Une plateforme unique pour toutes les missions du CNES

En 2004, tous les outils utilisés pour concevoir et développer les simulateurs du CNES ont été réunis au sein d’une plateforme unique, l’atelier logiciel BASILES (Base d’Application pour Simulateurs et Logiciels d’Etudes de Systèmes complexes), créé avec la société Spacebel. Depuis lors, toutes les missions du CNES nécessitant un simulateur y ont fait appel : CSO, Merlin, SVOM, SWOT, et même le système de collecte de données ARGOS pour évaluer ses performances et réduire les délais de mise à disposition des données émises par les balises. 

Mais pour rester performante, l’infrastructure doit faire l’objet d’une veille technologique avancée. « Nous réalisons un travail permanent de R&T afin d’anticiper les évolutions futures et d’intégrer les améliorations observées dans le domaine de l’informatique. Nous fixons des objectifs de long terme pour ne pas passer à côté des besoins des missions spatiales futures, qui seront plus exigeantes en termes de représentativité des simulateurs », explique Patrick Landrodie, chef du service validation et moyens système au CNES. Cette préoccupation est également partagée par Spacebel.

Nous travaillons actuellement au développement d’un BASILES nouvelle génération qui nous permettra de faire face aux enjeux des prochaines missions.


L'interface BASILES © SPACEBEL

Rachid Atori, manager des activités simulation de Spacebel.

Des engins balistiques aux compteurs électriques

Une des particularités de BASILES est d’être ouvert à d’autres utilisateurs que le CNES, indique Frédéric Manon :

C’est une licence gratuite. La plateforme est mise à disposition sur le site des logiciels libres du CNES. 

L’ESA s’en est servi par exemple pour ses missions Euclid ou METOP-SG, mais l’intérêt de BASILES ne se limite pas au spatial. « L’infrastructure est suffisamment générique pour simuler n’importe quel système complexe », précise Sophie Deschamps, responsable du projet chez Spacebel. 

D’où des utilisations à l’étude par la DGA pour un centre d’essais sur les engins balistiques ou par des opérateurs d’électricité pour le déploiement de compteurs électriques intelligents. « Le CNES a été précurseur sur ce sujet, conclut Frédéric Manon. En multipliant les utilisateurs et les possibilités d’utilisation, on enrichit BASILES en y injectant des capacités supplémentaires. »

De gauche à droite : Aurelie STRZEPEK, Frédéric MANON, Sophie LACHERADE, Patrick LANDRODIE, Anne Marie JANOTTO et Julien BAROUKH.

Absents sur la photo : Brigitte COMBEL, Charles GALINDO, Jean Pierre GRANIER, Joël MARIGO, Nadie ROUSSE, Silvia SALAS et Muriel NAVARRO

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