7 Mars 2014

SEIS, un sismomètre martien bien emballé

On dirait un paquet cadeau. Mais cette boîte réfléchissante abrite un trésor bien plus grand : une maquette du sismomètre SEIS. Décollage vers Mars en 2016.
Crédits : CNES/GRIMAULT Emmanuel, 2013.

Dans un an, le sismomètre SEIS sera livré au laboratoire JPL (Jet propulsion laboratory) basé à Pasadena en Californie. Pour le CNES, maître d'ouvrage de l'instrument, chaque minute est comptée. « Cette mission est une coordination de tous les instants avec presque une réunion par jour. J'ai rarement vu ça » indique Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration du système solaire au CNES. « Nous avons déjà collaboré avec le JPL dans le cadre de la mission Curiosity en contribuant à la réalisation des instruments ChemCam et SAM. Mais ce qui est inédit ici, c'est que notre instrument développé en étroite coopération avec l'Institut de physique du globe de Paris est l'instrument principal de la mission InSight de la NASA. Il permettra pour la première fois de déterminer la structure interne de Mars ! » 2 sismomètres ont pourtant déjà été déployés sur la planète rouge, en 1976. Mais l'instrument de la mission Viking 1 ne s'est jamais allumé tandis que celui de Viking 2, fixé sur l’atterrisseur, s'est retrouvé ballotté par les vents martiens, incapable de mesurer les vibrations du sol. Pour éviter ce problème, SEIS sera déposé à même le sol par le bras robotisé de l’atterrisseur d'InSight. Ce dernier sera également doté d'une caméra qui permettra de choisir où positionner l'instrument. Pas question de courir le risque de le placer sur un caillou qui risquerait de le faire basculer ou de fausser les mesures !

Outre les vents, le sismomètre sera confronté sur Mars à des températures descendant la nuit à -120°C. Enveloppé dans une protection thermique réfléchissante, l'instrument y résistera-t-il ? Pour le savoir, des tests thermiques ont été réalisés l'été dernier dans un caisson à vide de 2 m3 du Centre spatial de Toulouse (photo). La maquette du sismomètre a aussi passé des tests en vibration et en chocs afin de vérifier sa résistance mécanique face à un décollage et un atterrissage, pouvant se révéler plutôt violents.

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